Sainte-Lucie

Origines

Comme la plupart des terres de bèlè, Sainte-Lucie a été une colonie sucrière que les Anglais et les Français se sont âprement disputés pendant l’essentiel de la période esclavagiste. Donnée en gage de paix puis reprise, elle a été arrachée par la force par l’un ou envahie par l’autre et ce, plus de vingt fois entre 1635 et 1814. Pendant la période coloniale Anglais et Français y ont introduit plusieurs milliers d’Africains pour développer l’agriculture de la canne à sucre. On dit à Sainte-Lucie que ce sont ces Africains-là, les nèg djinen, qui ont amené le bèlè dans l’île.

Jusqu’à la fin du vingtième c’est surtout à Piaye, un village du sud de l’île, et dans les localités environnantes que le bèlè s’est maintenu. Danse de réjouissance, il était toutefois associé aux veillées mortuaires traditionnelles et se dansait parmi d’autres comme le kutumba ou le débòt. Au tournant du vingt-et-unième siècle il a quitté la campagne et s’est détaché des veillées.

Aujourd’hui le bèlè de Sainte-Lucie se décline en bèlè kont, bèlè anlè, bèlè atè et bèlè alawis. Chaque danse se distingue par les pas complexes qu’un couple de danseurs exécute parfois au ras du sol comme dans le bèlè kont, ou en sautant comme on fait pour le bèlè anlè. Ils évoluent au son du goat skin drum un tambour à une peau, accompagné de chant responsorial dont le texte est toujours en Créole.