Haiti
Origines
Il est un groupe de danses en Haïti qui rappellent fortement le bèlè autant par leur allure que par le jeu du tambour qui les accompagne. Ce sont les rythmes djouba appelés aussi matinik, car c’est de la Martinique que viendrait leur antécédent. Le djouba/matinik est intégré aux rituels dédiés à Azaka, une divinité créole du panthéon vodou.
Haïti, la Saint-Domingued’autrefois, occupe l’ouest de l’île d’Hispaniola. Fleuron de la France coloniale de 1745 à 1791, en 1789 sa population d’environ 520 000 personnes comptait 30 000 blancs, 24 000 libres de couleur et 465 000 noirs esclaves. Ces derniers sont entrés en révolution en 1794 et dix ans plus tard en 1804, l’avènement de la République d’Haïti parachevait la défaite de la France.
Les liens d’Haïti avec les autres possessions françaises se sont alors distendus, mais certaines expressions culturelles comme le djouba /matinik portent encore la trace du passé commun. Les rythmes matinik sont parfois émis par un tanbouyé qui, à califourchon sur son instrument, se sert de ses mains et d’un talon pour faire vibrer la membrane. Un second percussionniste accroupi à côté du tambour frappe deux baguettes contre la caisse de résonance pour émettre un ostinato rythmique. De leur côté, deux couples de danseurs, disposés en quadrille simple, effectuent des figures inspirées de la contredanse française, mais avec des pas et une posture qui évoquent l’Afrique.