Guadeloupe

Origines

Il y a deux foyers de bèlè en Guadeloupe. L’un s’entend en Grande-Terre, dans la région dite des Grands-Fonds et l’autre sur la Basse-Terre, dans les villages de la Côte sous-le-vent. Deux bèlè différents mais qui s’accommodent bien d’une musique de tambour et de bwa ou de chacha selon les lieux. Les chants bèlè des Grands-Fonds traitent de l’amour et de ses problèmes. Ceux de Basse-Terre provoquent le rire chez les uns et de l’agacement voire de la colère chez les autres, car ils sont chants de commentaire social avant tout.

Nul ne sait précisément quand le bèlè est apparu en Guadeloupe. Colonie française depuis 1635, elle est située à environ 70 km de la Dominique et 160 km de la Martinique. Cette courte distance a favorisé les déplacements entre ces trois îles, qu’il s’agisse de colons ou de noirs libres avec leurs esclaves. Ainsi les bèlès circulaient déjà entre les îles bien avant l’abolition. Paradoxalement, en Guadeloupe on ne danse pas le bèlè contrairement à ce qui se passe à la Dominique ou à la Martinique.

Les chants s’interprètent souvent a cappella, c’est-à-dire sans aucun instrument pour accompagner la voix. Sur la Côte sous-le-vent quand les airs de bèlè sont repris par un petit ensemble instrumental ils se rapprochent de la biguine.
De leur côté, les solistes des Grands-Fonds improvisent à tour de rôle un petit texte moqueur pour oublier un mal d’amour. C’est le bèlè kourant.
Autrefois les meilleurs d’entre eux créaient de véritables poèmes en créole qu’ils chantaient dans les bèlè konpozé.

Médélice Baptista dite « Médé », Reine du Bèlè est centenaire

En 1921, naquit dans les collines verdoyantes de  Schœlcher à Vieux-Habitants, celle qui deviendra à 76 ans la Reine du Bèlè : Médélice Baptista. Ce 21 juillet 2021, elle fête son 100ème anniversaire. Entourée de sa famille, la ville de Vieux-Habitants a choisi de l’honorer en imaginant un évènement autour de son œuvre, en fond musical, son parcours inspirant. Rencontre historique.

Quand elle raconte son histoire Médélice Baptista se souvient qu’elle accompagnait son père et sa mère sur la « Bitasyon » à la cueillette du « Kafé-Rat », des moments complices en famille, faisant oublier presque la dureté du quotidien. Elle se souvient qu’elle chantait au milieu de ces taches épuisantes, le dos courbé sous le poids des sacs. La musique motivait les troupes, permettant de s’encourager et continuer d’avancer contre vents et marées. Nous avons rencontré son fils Elie qui nous a rappelé :

Ma mère est connue pour le chant bèlé dans toute la Guadeloupe, mais il ne faut oublier d’où elle vient, la cueillette du café, mais aussi les bananes qu’elle a cultivé, planté. Arriver à son âge avec une telle vie est une inspiration pour nous tous”.

Entre 1993 et 1994, alors que la Route du Rhum bat son plein dans le chef-lieu, elle est invitée à monter sur scène inopinément. Elle sera  repérée par l’un des maestros de la culture guadeloupéenne : Alex Nabis.

Surpris par la tessiture de sa voix et de son savoir musical, il entreprit des recherches avec ses acolytes Turenne Nicolas et Jean-Pierre Nicolas pour la retrouver et lui proposer de chanter dans la future manifestation qui fera rayonner Vieux-Habitants au-delà des frontières. De réunions en réunions, ces gardiens des traditions d’antan donneront vie au Noel Kakado.
Cette collaboration exclusive dans la vie de cette femme que la notoriété est venue chercher, l’a conduite sur les planches de l’Artchipel, du Centre des Arts et de la Culture de Pointe-à-Pitre, en Martinique et à Paris. 

Lors de son ascension fulgurante, plusieurs albums ont vu le jour. Aujourd’hui, encore, ses chansons sont sur toutes les ondes. Une référence incontestable, rappelant les latitudes habissoises, , ses « Mès é Labitid » et son Nöel Kakado.
Clin d’œil au Noel Traditionnel, Médé a largement contribué au succès international de cette fête incontournable à Vieux-Habitants. Dès le début de cette aventure humaine, elle devient La Voix de la chorale kakado, montrant ainsi la voie aux autres femmes de la troupe, grâce à une transmission minutieuse de son talent pour qu’il perdure à travers les âges.

Ce 21 juillet 2021 fera de Médélice Baptista, une centenaire.  Une centenaire aimant chanter sur sa véranda, pour ses enfants, ses petits-enfants et amis de toujours. Car, chanter, c’est sa vie. Ce don qui nourrit son âme et berce les oreilles de ceux et celles qui ont le privilège de la connaitre et de l’écouter. Médé est un symbole vivant du bèlè. Une figure emblématique que Vieux-Habitants honore le 21,22&23 juillet 2021. Trois dates marquées par des temps forts, retraçant son parcours tout en rendant hommage à son œuvre qui la hisse au rang de modèle. A Vieux-Habitants, haut-lieu de tradition, il est évident que chaque Habissois est fière de dire que Médélice Baptista est bien de chez eux et que c’est une très grande dame de la culture guadeloupéenne.

Bèlè de Guadeloupe

Alors que dire du bèlè de Guadeloupe ? Il me faut commencer par vous expliquer pourquoi j’ai choisi de traiter du sujet que je vais vous annoncer. C’est tout simplement à cause de la réaction générale en Guadeloupe lorsque l’on parle de bèlè. Nombreux sont ceux qui s’étonnent que l’on situe le bèlè en Guadeloupe parce que le terme bèlè renvoie à une danse de la Martinique.

Nous avons donc choisi de montrer que le bèlè en Guadeloupe est bien vivant mais transparent. Le bèlè mène sa vie cachée . C’est comme un héritage caché transmis à toutes les musiques traditionnelles qui s’interprètent sans qu’on soit conscient de cet héritage. Aussi notre sujet est le suivant :« Bèlè de Guadeloupe , un chant en silence » traduisant ainsi sa discrétion en dépit de sa vitalité. Notre démonstration se fera en 2 temps: Nous montrerons , du point de vue des textes des similitudes entre le chant bèlè et le chant léwòz à partir de la chanson qui a introduit mon intervention. Nous retracerons le parcours d’une chanson bien connue Aglaé du bèlè au spèktak de gwoka

LE BÈLÈ, UNE SOURCE LITTÉRAIRE AU SERVICE DU CHANT LÉWÒZ

Le léwòz est un rassemblement nocturne de danseurs, chanteurs, chachayeurs, batteurs de mains au son de la musique exécutée à mains nues par les tanbouyés. Le léwòz et la veillée mortuaire constituent les principales manifestations typiques du gwoka. On y interprète plusieurs types de chansons. Par ordre de préférence, en fonction des régions on trouve les chansons graj, léwòz, menndé, toumblak puis les chansons padjenbèl, woulé, kaladja enfin d’autres à usage plus modestes et plus récemment en usage que sont le sobo ou le takout appelé aussi 6/8.

Si l’on étudie le cas de la chanson qui vient de nous être diffusée, on peut dire que : C’est une chanson très ancienne héritée de leur père par les 3 frères Aglas : Dunièr, Laurent et Romil . Depuis leur tendre enfance, ils ont entendu cette chanson à l’occasion des convois organisés par leur père généralement pour les travaux des champs. C’était autour des années 1950/60. Leur père lui même ne faisait que perpétuer un héritage qu’il avait reçu depuis les années 1920 environ.

Ceux qui fréquentent les léwòz tant les musiciens que le public pourront reconnaître les textes des chansons. En effet plusieurs segments de cette chanson se retrouvent dans des graj, des léwòz, des woulé, des padjanbèl.

Pour chacun des segments indiqués , je vous donnerai le titre de quelques chansons où on les retrouve.

1e segment
Père, je suis déjà passé chez tous les pharmaciens
Je leur demande 2 sous de remèdes d’amour
Les pharmaciens me tournent le dos
Ils me font comprendre
Que je suis trop jeune pour aimer
On retrouve ces paroles dans les chansons du léwòz : ELWA, MAN
FÈNAN, JOU LENDI-LA
2è segment
Ma maman m’a dit
Mon garçon mariez-vous
J’ai répondu à Maman en riant et en souriant
Si le mariage était bon
Je me serais déjà marié
On retrouve ces paroles dans les chansons du léwòz : JOU LENDI-LA
3è segment
J’ai déjà pleuré
Je n’ai plus de force pour pleurer
Voyez donc comme mes yeux coulent comme un arrosoir
L’arrosoir arrosait la rue
Ainsi , chaque fois que passera l’amour
La poussière ne l’aveuglera point

On retrouve ces paroles dans les chansons du léwòz : FRANSÉMÉ, MAN DÈNI, KLERYA Il arrive que l’on retrouve dans les chansons juste que quelques phrases du bèlè : « Bien sûr j’étais malade, j’étais couché à l’hôpital » ou « Si j’étais riche en or et en argent » que l’on retrouve dans les chansons I.T.A, A DOLÉ ou LÉWÒZ O Passons maintenant au parcours de la chansons AGLAÉ

AGLAÉ, DU BÈLÈ AU SPECTACLE GWOKA

Pour AGLAÉ , notre informatrice est une dame Man Soso aujourd’hui âgée de 97ans. Elle nous a rapportée que cette chanson était interprétée par elle et ses collègues de jardin dans la section Destrellan / Jabrun durant les années 1946 lorsque, quittant Pointe-à-Pitre où elle demeurait, elle s’est installée avec son compagnon à Baie-Mahault. Cette chanson bèlè s’est tue avec la fermeture de l’usine qui employait les paysans sur son domaine foncier en 1981.

AGLAÉ traite d’une femme qui insulte sa rivale à qui elle reproche de de profiter du fait qu’elle est occupée aux travaux du jardin pour s’emparer de son amoureux.

C’est une chanson à segments courts qui circule tour à tour entre les chanteurs, chacun apportant sa touche en énonçant un nom de produit du jardin différent : patate, laitue, carotte…
La chanson prend un autre ton lorsque Man Soso commence à organiser à son domicile des léwòz comme elle a vu faire par des femmes de la localité. Alors elle danse et chante à ses léwòz et cette chanson figure au répertoire. Très rapidement cette chanson sera connue de tous ceux qui fréquentaient le lieu de la part de son fils, Guy Conquet qui avait une popularité dans le monde du cyclisme et qui avait déjà fait ses preuves de chanteur à travers les orchestres de bals dans d’autres communes de la Guadeloupe et les concerts informels qu’il donnait dans les bars de la Place de la Victoire à Pointe-à Pitre.

C’est ainsi que le trompettiste Edouard IGNOL dit KAFÉ s’en inspire pour composer une chanson de gwoka moderne qui figure sur son 1er album sous le titre « Tou lé maten » qui a fait le tour de la Guadeloupe en concert de même que quelques voyages à l’étranger. Et en 2007, des femmes qui fréquentaient le lieu, elles aussi , ayant décidé de créer un ensemble musical pour réactiver quelques chansons du patrimoine léwòz, ont réuni les versions Man Soso et Kafé pour créer la leur et proposer AGLAÉ à leur tour en spectacle.

BRÈVE AUDITION

On pourrait encore prendre des exemples dans d’autres types de musiques traditionnelles. Mais on s’arrêtera là pour faire le constat que toutes les musiques traditionnelles sont liées par une chaîne de parenté littéraire, rythmique et mélodique. Si on déroule l’histoire des de ces musiques par les gens qui les pratiquent, on constatera que ce sont les mêmes personnes qui pratiquent les chants bèlè, léwòz, véyé, noël, biguine. Ce sont des gens de la campagne profonde qui pratiquent les musiques de la campagne profonde. De grandes figures se sont distinguées de leur vivant ou se distinguent pour cette richesse du répertoire comme Napoléon Magloire (1919-2013), Les défuntes Man Dupuits, Chanrlotte Mola dite Aksidan, Yvon Aubierge Anzala, Simone Jacques ou Médélice Baptista dite Médé agés respectivement de 67 et plus de 80ans pour les 2 femmes citées. Quel que soit le contexte, que les musiques se séparent, s’opposent, se font concurrence, eux les pratiquent toutes. Alors quelle leçon tirer de cette chaîne de parenté qui maintient le chant bèlè dans sa vitalité ?

Ne plus penser que le chant bèlè de Guadeloupe n’existe pas. Le considérer comme le père de nos chansons traditionnelles. Et si d’aventure on voudrait le revitaliser , ne pas hésiter à rechercher des mélodies auprès des anciens praticiens et rechercher dans les paroles génériques de nos chansons léwòz, véyé, nwèl, biguine pour de nouvelles compositions.

Bèlè Gwadloupe

Tout moun ki la Byenbonjou ! An ké koumansé di tout moun ki envité mwen pou mwen té palé jòdi- la asi bèlè Gpe , mèsi.

Alòs kan ké di jòdi-la asi bèlè Gwadloup. Pou zò byen konprann pou ki biten an chazi palé di sa an kay palé-la , fò mwen di zòt dabò pou yonn sa ki ka pasé an péyi gawdloup lè ou vwè ou ka palé dè bèlè Gwadloup. Onlo moun ka rèsté estébékwé lèw vwè yo ka tann palé di sa. Yo ka di « Oh Oh, tini bèlè an Gwadloup alòs, mé apa on chanté ; sé on dansé, on dansé Matinik !

Alòs sa nou kay montré jòdi-la sé ki jan bèlè ka viv an Gwadloup, san pon moun savé. Vi a bèlè an péyi Gwadloup sé on vi an bistan, an ba fèy, an chimen kòsyè ! Sé kon si diré sé on manman kaché ki tout chanté tradisyonèl té ké tini, san savé sa. Sé pou sa nou di pou kozé lasa nou ké kriyé-y « Bèlè Gwadloup , on chanté kaché » ki vé di-w i pa ka fè dézòd , moun pa konnèt-li mé i la, i ka fonksyonné

Nou ké montré-y an 2jan :

Ki jan moun ki ka chanté léwòz ka chanté bèlè san yo savé. Nou ké montré-sa avè chanté a bèlè-la nou sòti tann-la. Nou ké trasé chimen a on chanté ki koumansé an bèlè é ki jòdi-jou ou ka tann adan adan spèktak a gwoka.

BÈLÈ , ON SOUS A PAWÒL POU LÉWÒZ

Ka ki léwòz ? Sé on sanblé a moun, manman lan nwit jik jou, ka chanté , ka dansé, ka bat men, asi mizik a tanbou tanbouyé ka konnyé. Léwòz-la ka touvé-y sé-y avè véyé ki pi gran sanlé tradisyonèl a gwoka an péyi-la. Adan léwòz-la, dapré réjyon-la la i ka fèt-la, ou ka touvé pizyè kalité chanté. Lé pli konmen sé chanté a graj, a toumblak, a léwòz , a menndé, a kaladja, a padjanbèl, a woulé . É ou ka touvé osi dòt chanté osi ki chanté a Sobo, chanté a Takout ki chanté ki pli jenn.

Alos an-nou palè dè chanté-la nou sòti tann la :
Chanté-lasa i vyé toubonman , sété chanté papa a sé 3 frè-la ki chanté-la té ka chanté lè-y té ka fè konvwa ki pou fè pou fè jaden , ki pou on dòt travay. Sé frè lasa, yo tini jòdi-la 66 zan, 51 nan é 57 tan. Ki vé di, ki lè yo tann chanté –lasa, sété koté lé lanné 50/60 é papa-yo menm touvé chanté-la la dèpi i té toupiti koté lé lanné 1920 konsa.

Enben adan chanté-lasa , moun ki kay an léwòz , ki sé pou yo joué ( pratiquer), ki sé pou yo gadé ( public), en senten yo ka rèkonnèt dé pawòl ki yo ka tann adan sé chanté a léwòz-la. Nou pé di tini 3 pawòl kè ou ka tannan ki an sé chanté graj-la ki adan sé léwòz-la, ki adan sé woulé-la, ki adan sé padjanbèl-la . Nou kay vwè tou sa, pawòl apré pawòl. An ké ba zòt pawòla bèlè -la é tit a sèten chanté a léwòz-la ou ka touvé menm pawòl-la adan-y.

1er pawòl ( segment)
Bondyé , an té ja pasé koté tout lé gran farmasyen
An ka mandé-yo désou longan damour
Lé farmasyen yo ka viré mwen lè do
Yo ka fè mwen konprann
An two jenn pou mwen pé enmé.
Ou ka touvé menm pawòl-la menm jan -la adan ELWA, adan MAN
FÈNAN, adan JOU LENDI-LA
2è pawòl
Manman mwen di mwen
Mon Garçon mariez-vous
Mwenn réponn manman tou an riyan é souriyan
La libèwté vo myé kè lèsklavaj
Si-ou vwè mayé té bon
Lontan an té jan mayé
Ou ka touvé menm pawòl-la menm jan -la adan JOU LENDI-LA,
3è pawòl
An ja pléré
An pa an néta pléré ankò
Gadé zyé an mwen yo ka koulé kon arosoir
Arozwa-la té ka mouyé lari a zòt
Chak fwa lanmou pasé
Pou pousyè pa bonnyé zyé-y
Ou ka touvé menm pawòl-la, menm jan -la, adan MAN DÈNI, adan
FRANSENMÉ, KLERYA

Déparfwa ou ka touvé yenki on pati a pawòl-la, jis on fraz:
« Wi an té malad , an té kouché a lopital » Ou ka touvé -y adan ITA adan ADOLÉ,
« 3 wòch galèt ka sèvi-mwen zòyé » Ou ka touvé -y adan ELWA
« Si an té rich an nòr é an narjan » Ou ka touvé -y adan LÉWÒZ O

Alè nou kay palé di Aglaé

AGLAE ON CHANTÉ BÈLÈ KI VINI CHANTÉ A
SPÈKTAK

Aglae sé on chanté on madanm Gwadloup chanté ban nou . Non a-y sé Man Soso , i tini 97 ans jòdi-la. Man Soso di-nou i koumansé chanté –y koté lé lanné 1946 pannan gason a-y Gi Conquet té timoun piti, lè i lésé Lapwent, pou-i té alé rété an konminn bémaho avè Papa a ti-moun a-y . I té ka chanté-y avè moun a jaden an sèksyon Destrelan/Jabren Bémaho jis pannan lanné 1981, lè lizin-la fèmé é i arété ba moun travay adan piès kann.

Chanté-lasa ka-i ka di : Sé on madanm ki ka voyé pawòl ba konbòch a-y ( rivale). I ka rèproché- profité pannan i ka travay rèd an jaden pou-y pran misyé-la i enmé-la . Vèrsyon a Man Soso tini pawòl kout ( courts segments). Chanté-la ka touné é chak moun ka di on pwodwi a jaden : patat, léti, kawòt…

É, lè Man Soso mété-y ka fè léwòz pou-i té fè on lajan, aprè i vwè madanm an sèktè-la, té ka fè léwòz, i mété-i ka dansé andidan léwòz a-y, ka chanté andidan léwòz a-y é pami chanté i té ka chanté , i mété Aglaé . Sé konsa Aglaé vini on chanté a léwòz avè chanté é lé répondè.

Lè Gi, gason a Man Soso fè prèmyé dis a-y an 1967, i té konnèt onlo moun dòt koté pas i té ka joué an òwkès, i té ka fè siklis, i té ka voyé la vwa pou-i té anmizé-y adan baw ki té alantou a La Plas Laviktwa Lapwent. Tout moun ki té konnèt-li mété-yo ka monté Jabren an léwòz a Man Soso pou yo té kouté bon moun a-yo Gi chanté.

Sé konsa Aglaé rantré an tèt a on mizisyen a owkès a gwoka modèn, Edouard Ignol ki ni on ti soudnon, Kafé ki ranjé-y é i mété-y si dis an 1983 é i kriyé mòso-la « Tou lé maten ». E Kafé té tini onlo kòt, i fè chanté-la touné adan spèktak andidan é an dèwò Gwadloup.

Koté lanné 2007, on bann madanm ki té ka frékanté kaz a Man Soso é léwòz a Man Soso pran pati fè on group a Madanm, Fanm Ki ka, pou chanté enpen chanté a léwòz é a véyé. Yo fè Man Soso chanté-y ba-yo, yo kouté vèsrsyon a kafé é yo mété-y an jan a-yo. Mi sé konsa Aglaé kontinyé ka touné adan spèktak pas Kafé pé paf è-y touné, maladi gaté vayan. Avè dé vèsrsyon-la, yo fè on sèl vèsrsyon. AN-NOU KOUTÉ ON TI MÒSO ADAN CHAK VÈRSYON A AGLAÉ

Nou té ké pé pran dòt ègzamp adan chanté tradisyonel , ki léwòz, ki bigin, ki nwèl gwadloup, men nou ka arèté la .

Alòs ,Pou an toufini nou pé di sé chanté tradisyonèl-la,yo liyanné, yo ka fè on sèl chenn. É lè ou ka chèché istwa a sé chanté-lasa adan moun ki ka chanté –yo, ou ka vwè, sé sé menm moun la, ki ka chanté yo tout. Sé moun bitasyon, ki ka chanté chanté bitasyon. Tini moun an Gwadloup nou ni tan konnèt, ki chanté lè yo té vivan, oben ki ka chanté tout sé chanté –la, kèl kan swa la sitiyasyon , ki chanté séparé , ki yonn ka lité é lòt, kél kan swa . Sé Napoléon Magloire (1919-2013), Défen Man Dupuits, Défen Aksidan alias Charlotte Mola, sé Yvon Aubierge Anzala ki tini 67 ans jòdi-la, sé Simone Jacques et Médé alias Médélice Baptista ki tini plis ki 80 lanné jòdi-la.

Alòs ki lèson nou pé tiré adan sa nou sòti di –la :
Bèlè-la , i byen la, sé on bank a pawòl, sé on bank a mélodi osi. É si nou vlé tiré-y an ba fèy , nou pé fè kon lé frè Aglas, mété-y si sènn , mété-y an spèktak é sa pa difisil , sé touvé on tèm, chèché on mélodi koté moun ki konnèt pannan yo vivan sé profité, é pran tout pawòl ki ka routouné ( les génériques) adan chanté graj, chanté léwòz, chanté padjanbèl, chanté woulé. E mi on konposisyon ! Mèsi tout moun . An bay san té konnèt, sé si pé san zandoli tini i ka bay !